La collection tie-dye de Dior qui fait polémique.
La marque d’habillement de luxe, Dior, est au cœur d’une polémique récente sur les réseaux sociaux.
La nouvelle collection printemps-été de la marque est constituée d’articles avec des motifs tie-dye, similaires aux motifs africains, vendus à vil prix.
Les internautes africains, choqués par les prix des articles de la collection, ont fait des vidéos comparant les modèles tie-dye africains à ceux de la marque Dior, l’accusant d’appropriation culturelle.

L’origine des motifs Tie-Dye
Les racines du tie-dye se trouvent en Inde, en Indonésie et au Japon.
Les premiers exemples de techniques de teinture textile sont ceux du Bandhani, datant d’environ 4 000 ans avant J.-C., de la civilisation de la vallée de l’Indus, que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de Pérou.

Le bandhani est l’une des plus anciennes techniques de teinture de cravates connues. Son nom est dérivé du mot sanskrit « bandh », qui signifie lier ou attacher.
À partir de l’Inde, le tie-dye s’est répandu dans le monde entier.
Cette diffusion s’est faite par interaction directe avec les peuples et les produits indiens, par le biais du commerce ou de manière spontanée, lorsque les artisans ont commencé à expérimenter de plus en plus de techniques de teinture différentes.
Le shibori est une forme de teinture à la colle originaire du Japon, où elle est pratiquée depuis le 8e siècle.

En Afrique, des textiles résistants aux teintures ont été découverts par des archéologues qui fouillaient une falaise de l’escarpement de Bandiagara, au Mali. Les vestiges les plus anciens datent du XIe siècle de notre ère.
Dans le sud-ouest du Nigeria, la technique connue sous le nom d’adire est produite à l’aide d’une variété de techniques de teinture par résistance.

Au regard de ce qui précède, les africains ne sont ni les créateurs, ni les seuls à détenir, l’art du tie-dye.
Le motif dont s’est inspiré la marque Dior se rapproche particulièrement du tie-dye africain. Mais en matière de récupération culturelle, il faut dire que les grandes maisons de couture, et plus généralement le secteur du luxe, sont spécialistes.
Elles se sont toujours inspirées de motifs ethniques provenant de plusieurs contrées dans le monde, sans que des sanctions s’ensuivent, malgré les indignations collectives.
Valoriser les textiles locaux et la mode africaine
La leçon à retenir pour les africains, c’est la nécessité de valoriser les textiles locaux et la mode africaine.
Nombreux sont les africains qui négligent la mode africaine (la valorisant uniquement pendant des cérémonies spéciales), au profit de la mode occidentale.
Ils enrichissent les marques de luxe européennes au détriment des créateurs locaux.
Au regard de la culture vestimentaire des peuples dans le monde, on constate que seuls les africains restent des éternels suiveurs et consommateurs.
Ils dépendent majoritairement des autres peuples pour se vêtir.
Ils rejettent leur culture vestimentaire au profit de celle des autres et ne possèdent même pas d’usines de fabrications de leurs propres vêtements.
Ils s’habillent à la friperie, avec du made in China ou chez des grandes marques de luxe pour les plus nantis.
Au lieu de crier à la récupération culturelle, l’attitude à adopter serait de se réapproprier notre culture, en soutenant nos artisans, créateurs et stylistes locaux ; en créant des usines de fabrication de vêtements faits avec des textiles locaux.
Ainsi, ce ne sera plus aux autres de profiter de la culture africaine, mais aux africains de vendre cette culture à l’international.