L’écrivaine Chimamanda Ngozi Adichie, auteur best-seller et gagnante de plusieurs prix littéraires, revient sur la scène avec son nouveau roman Dream count.
Cela fait plus de dix ans qu’Adichie a publié son précédent roman, Americanah, après les succès mondiaux de Half of a Yellow Sun et Purple Hibiscus.
Des challenges et évènements dramatiques survenus, quelques années plus tôt, dans sa vie, sont à l’origine de cette absence sur la scène littéraire.

Bashing et succession d’évènements dramatiques
En 2017, Adichié subit un bashing aux États-Unis suite à son commentaire, sur les femmes trans dans une interview accordée à Channel 4 News. « Je pense que tout le problème du genre dans le monde est lié à nos expériences. Il ne s’agit pas de savoir comment nous portons nos cheveux ou si nous avons un vagin ou un pénis. Il s’agit de la manière dont le monde nous traite, et je pense que si vous avez vécu dans le monde en tant qu’homme avec les privilèges que le monde accorde aux hommes et que vous changez ensuite de sexe, il m’est difficile d’accepter que votre expérience soit mise sur un pied d’égalité avec celle d’une femme qui a vécu depuis le début en tant que femme et qui n’a pas bénéficié des privilèges accordés aux hommes ». Cette sortie lui a valu des accusations de transphobie.
En 2020, elle perd son père des suites de complications liées à une maladie rénale. Un an après, en mars 2021, elle perd également sa mère (le décès est survenu le jour du 89ᵉ anniversaire posthume de son mari).
Le syndrome de la page blanche
” J’ai l’impression que ce livre marque une rupture radicale. Je pense que je suis plus mûre, qu’avoir perdu mon père, puis ma mère, a fait de moi une personne différente. Mes phrases ont changé : elles adoptent un autre rythme, je me sens moins contrainte, plus détendue, mais aussi plus incertaine, plus en proie aux doutes, ce qui, je m’en rends compte, n’est pas une mauvaise chose. Ma mère est décédée quelques mois seulement après mon père, le jour de son anniversaire qui plus est, et je n’ai toujours pas fait la paix avec ça. Cela fait quatre ans, mais je ne l’ai toujours pas accepté. Il y a deux jours, on se disait avec mes frères, sans parvenir à y croire : «Maman est partie, vraiment ? ». J’ai commencé ce livre après sa mort et je savais que je voulais écrire sur la vie des femmes, mais je n’avais pas prévu que les relations mère-fille y seraient si présentes… J’ai traversé une période difficile – le syndrome de la page blanche – et pendant des années, si j’ai pu écrire des essais, je n’ai pas réussi à écrire de fiction alors que c’est ce que j’aime le plus au monde. Et j’ai le sentiment que quand ma mère nous a quittés, elle a décidé de m’occuper parce qu’elle savait que je serais dévastée – je suis convaincue qu’elle m’a aidée à me remettre à l’écriture. ” a-t-elle déclaré dans une interview récente, accordée à Madame Figaro, suite à la publication de son nouveau roman.
Dream count: amour, mariage et maternité
Selon The Conversation, Dream Count raconte les histoires croisées de quatre femmes africaines.
Le roman raconte les espoirs, les rêves et les luttes de ces personnages, entremêlant des flashbacks de leur enfance et du début de leur vie d’adulte avec des épisodes se déroulant, au cours de la pandémie de COVID-19.
La première femme est Chiamaka, une écrivaine de voyage basée aux États-Unis et issue d’une riche famille nigériane. Elle passe une grande partie de sa vie d’adulte à chercher le partenaire romantique idéal.
Le récit de Chiamaka est suivi de celui de son amie Zikora, une avocate nigériane qui vit également aux États-Unis. Elle donne naissance à un petit garçon après que son petit ami l’a quittée.

La troisième partie est consacrée à Kadiatou, la femme de ménage guinéenne de Chiamaka. Kadiatou est agressée sexuellement par un client puissant de l’hôtel où elle travaille comme femme de ménage (une histoire inspirée des cas réels de Nafissatou Diallo et Dominique Strauss-Kahn).
Le livre se termine par l’histoire d’Omelogor, la cousine de Chiamaka, banquière à Abuja, la capitale du Nigeria. En plus de son travail de banquière, Omelogor gère un site web qui donne des conseils de vie aux hommes, et elle passe une courte période dans une université américaine à mener des recherches sur la pornographie.
Ce roman dresse un portrait attachant, parfois humoristique et profondément émouvant de ces femmes qui négocient les attentes de la société, notamment en matière de mariage et de maternité.
Dream Count de Chimamanda Ngozi Adichie, a été sélectionné pour le 2025 Women’s Prize for Fiction. Un prix britannique, qui récompense le meilleur roman écrit en anglais par une femme.
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