Pourquoi l’argent envoyé par la diaspora n’aide pas l’Afrique ?

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L’argent transféré chaque année en Afrique par la diaspora en destination des familles, est estimé à des milliards d’euros.

Ces transferts d’argent servent, tout d’abord, à satisfaire les besoins des parents et proches restés en Afrique, ensuite, à la création d’activités génératrices de revenus.

Toutefois, il est curieux de constater que malgré les transferts d’argent réguliers, les familles en Afrique demeurent dans le statu quo.

Elles reçoivent de l’argent, mais ne songent pas à mettre sur pied des activités génératrices de revenus, afin de ne plus dépendre de leurs proches en occident.

Au contraire, elles en demandent toujours plus et se plaignent même parfois de l’insuffisance des montants envoyés.

En réalité, elles sont à l’aise dans ce rapport de dépendance. Pourquoi devraient-elles se battre, si chaque mois, elles reçoivent de l’argent pour payer factures, nourriture et vêtements ?

La diaspora africaine est la plus misérable de toutes les diasporas du monde. Elle est la plus désunie et la plus faible économiquement. Elle se retrouve au bas de la pyramide à cause du poids des familles en Afrique !

Suite aux multiples témoignages des africains de la diaspora (quelques-uns disponibles à ce lien), on constate que, la diaspora d’Afrique subsaharienne possède très peu d’entreprises en occident, car, elle recherche la sécurité qu’offre le salariat.

Toutes les autres communautés (chinoise, pakistanaise, albanaise, etc.) s’unissent et mettent sur pied de grandes entreprises afin d’avoir une puissance économique dans leur pays d’accueil.

Les ressortissants d’Afrique subsaharienne sont les seuls à dépendre d’autres communautés pour se nourrir. La majorité des commerces, où se vendent les denrées alimentaires africaines, appartiennent aux asiatiques : Chinois, Pakistanais, etc.

L’inverse est impossible ! Il n’existe pas de commerces ou business appartenant aux africains, qui répondent aux besoins des communautés asiatiques ou européennes.

N’est-ce pas déplorable que les communautés d’Afrique Noire soient aussi nombreuses en occident, mais incapables d’avoir une puissance économique ? La diaspora africaine est-elle moins ambitieuse que les autres diasporas ?

La réponse à cette question se trouve dans la nature du rapport entre la diaspora et les familles en Afrique.

Il existe un problème d’union entre africains. Mais, la vérité, c’est que l’entrepreneuriat comporte trop de risques et d’incertitude, pourtant le salariat procure une certaine sécurité.

La sécurité de recevoir son salaire chaque mois, afin de subvenir aux besoins des parents au pays : soins médicaux, frais de scolarité, ration alimentaire, etc.

Les africains de la diaspora sacrifient leur bien-être en envoyant des sommes colossales en Afrique. Ils se tuent à la tâche en occident pour soutenir leurs familles au pays.

Mais, que récoltent-ils en retour ? Ingratitude, mépris et moqueries de ceux pour qui ils se sont sacrifiés des années.

Pendant que les familles jouissent du fruit de leur dur labeur, ils vivent comme des clochards en occident.

1-Où va l’argent envoyé par la diaspora ?

Voici, selon la banque mondiale, une estimation des transferts d’argent annuels envoyés dans certains pays d’Afrique (en dollar) par la diaspora :

  • Sénégal : 3 milliards.
  • Côte d’Ivoire : 446 millions.
  • Mali : 1,1 milliard.
  • Burkina Faso : 579 millions.
  • RDC : 1,3 milliard.
  • Cameroun : 375 millions.
  • Gabon : 18 millions.
  • Congo : 3 millions d’euros.

Comment comprendre qu’autant d’argent soit transféré depuis des années sur le continent, mais que les familles soient toujours dans la précarité et en demandent toujours plus ?

Il faut le reconnaitre, nos jeunes frères et sœurs sur le continent aiment la facilité. Ils rêvent des vies de luxe, sans fournir aucun effort. Ils ont des visions à court terme, limitées à la satisfaction de leurs besoins primaires.

Quand ils ont un frère ou une sœur en occident, ils ne se préoccupent plus de leur avenir et attendent qu’on s’occupe d’eux.

Avoir des proches en occident est considéré comme un travail pour eux.

Par ailleurs, ils se basent sur le lien de famille pour prétendre tout et n’importe quoi.

Transférer de l’argent chaque mois en Afrique n’est pas la vraie solution aux problèmes des familles.

Les transferts d’argent contribuent plutôt à appauvrir la diaspora et maintenir les familles dans un rapport de dépendance à l’infini.

Oui, il faut soutenir les familles afin qu’elles deviennent autonomes. Toutefois, c’est contre-productif d’envoyer de l’argent tout le temps à des paresseux et ingrats, qui n’hésiteront pas à vous cracher un jour au visage ” depuis que tu es en Europe, tu as fait quoi ? ”

Pour bien comprendre ce point, écoutez ce témoignage édifiant d’une sœur de la diaspora abusée par sa propre famille.

L’argent transféré par la diaspora est généralement destiné à : soutenir les proches en difficulté, construire des logements, ou mettre sur pied des business en Afrique.

1-1 Transferts d’argent pour soutenir la famille

Plusieurs africains de la diaspora proviennent de familles très pauvres. Voyager pour l’occident, représentait l’espoir pour leurs parents, frères et sœurs, de sortir enfin de la pauvreté.

Qu’ils soient étudiants ou travailleurs, les demandes d’argent en provenance du pays sont fréquentes. Dans le cas des étudiants, la pression est telle que, certains se retrouvent à devoir abandonner leurs études afin de trouver un job pour subvenir aux besoins de la famille.

Pour les filles, elles finissent dans des réseaux de prostitution, ou accumulent plusieurs partenaires afin de trouver de l’argent à envoyer au pays.

À cause de la mentalité du sauveur, plusieurs personnes se sont enfermées dans des cercles vicieux.

C’est une erreur de jouer au sauveur dès ses débuts en occident, surtout quand on n’a pas encore compris le système, ni trouvé sa stabilité.

Plusieurs étudiants, notamment dans des pays comme l’Allemagne, ont perdu la tête et vivent désormais, dans des asiles psychiatriques, à cause de la pression du système, à laquelle s’est ajoutée, la pression des familles au pays.

Lire aussi : un camerounais interné en psychiatrie en Allemagne raconte son calvaire.

Si vous vivez en occident, retenez que toutes les demandes d’argent provenant de l’Afrique ne doivent pas être votre responsabilité.

C’est dommage de le dire, mais les personnes en Afrique sont capables de mentir pour atteindre leurs fins. Elles inventent des situations inexistantes, afin de susciter la compassion de la diaspora et soutirer ainsi de l’argent. J’en ai moi-même été victime.

Les membres de vos familles, qui, parce que vous êtes en occident, vous considèrent comme une banque, alors qu’ils sont en mesure de travailler, doivent simplement être ignorés. Leur envoyer de l’argent régulièrement est contreproductif pour vous, pour eux-mêmes et pour la société.

Pour les parents d’un certain âge, invalides ou malades, il faut absolument leur apporter un soutien financier. L’argent qu’ils reçoivent chaque mois pour leurs frais de santé ou pour leur entretien, ne peut pas être considéré comme du gaspillage. Au contraire, vous ouvrirez la porte aux bénédictions.

La situation n’est pas la même pour les frères, sœurs et cousins en âge de créer une activité. Il n’y a aucun bénéfice à entretenir des personnes qui sont en mesure de se prendre en charge elles-mêmes.

Les enfants de la famille dont les parents sont encore en vie ne devraient pas dépendre de vous. Vous pouvez leur apporter de l’aide si vous le désirez, mais ce n’est pas obligatoire de le faire tout le temps. On ne devrait pas vous en vouloir si vous ne le faites pas.

Un parent responsable est censé se battre pour subvenir au besoin de sa progéniture, et non faire des enfants sans planning pour compter sur un proche en occident.

Lire aussi : les dangers de l’accouchement irresponsable en Afrique.

Plusieurs membres de la diaspora ressentent le besoin de prendre en charge les enfants des autres, dédouanant ainsi leurs parents de leurs responsabilités.

Nombreux sont ceux qui ont négligé leurs propres enfants en occident, pour faire plaisir aux enfants de leurs frères et sœurs, et ne recevoir en retour qu’ingratitude.

La diaspora doit cesser d’encourager la paresse et la mentalité de dépendance toxique, fondée sur une fausse « solidarité familiale ».

1-2 Transferts destinés à la Construction de logements

La construction de logements est l’une des raisons principales de l’envoi de fonds en Afrique. Comme mentionné dans l’article sur les 8 raisons qui empêchent la diaspora de retourner en Afrique, le but de l’immigration n’est pas forcément de quitter définitivement sa terre d’origine.

Mais avant de rentrer, il faudrait s’assurer une source de revenus en Afrique et l’immobilier reste l’investissement sur lequel la diaspora mise le plus.

Investir dans l’immobilier est moins contraignant dans la mesure où on peut le faire à distance, en envoyant de l’argent à un proche de confiance. Paradoxalement, c’est là que se trouve le piège.

Vu les exigences liées au travail, peu sont ceux qui peuvent se permettre d’aller tout le temps en Afrique surveiller un chantier.

L’unique solution qui s’offre à eux est de confier le projet à un proche. Malheureusement beaucoup se sont fait arnaquer par des personnes en qui ils avaient pleinement confiance.

La distance faisant défaut, il est difficile de savoir si la personne qui s’occupe du projet de construction est sincère.

Une autre erreur que les africains de la diaspora commettent, c’est d’envoyer de grosses sommes d’argent pour leurs projets, à des personnes qui n’avaient jamais vu auparavant une telle quantité d’argent et qui vivent le plus souvent dans la précarité.

Le résultat, c’est que ces personnes détournent l’argent destiné au projet, pour résoudre leurs propres problèmes.

Parfois, ils suivent le projet de construction du début à la fin, pour sortir leur joker en dernière minute… C’est-à-dire mettre les papiers de la maison, à leur propre nom.

Voici le témoignage d’un africain de la diaspora qui en a été victime.

Il existe des personnes honnêtes et soucieuses en Afrique. Mais en général, les transferts envoyés aux familles pour les projets, n’aboutissent pas à cause des escroqueries et abus de confiance.

1-3 Transferts destinés à la Création d’entreprises.

La troisième destination de l’argent en Afrique, c’est la création d’entreprises.

Même dans ce contexte, les résultats ne sont pas toujours satisfaisants.

Les familles en Afrique ne sont pas en phase avec leurs proches dans la diaspora. Ils ne se comprennent pas tout simplement.

Une personne à qui vous envoyez de l’argent en Afrique pour démarrer une activité, préfèrera utiliser cet argent dans de l’alcool, du divertissement, les plaisirs. En gros, dans du gaspillage.

Les familles en Afrique pensent que l’argent se cueille sur des arbres dans le pays des blancs. Pourquoi doivent-elles se battre si elles ont un proche qui marche et dort sur des euros ou du dollar en occident ?

Les familles ne voient aucun intérêt à mettre sur pied un business, alors qu’elles reçoivent de l’argent sans faire des efforts. Elles veulent maintenir un rapport d’assistanat à durée indéterminée.

Plusieurs business financés par la diaspora ont échoué, à cause de cette mentalité contraire à l’évolution et au développement.

La diaspora veut apprendre aux familles à pêcher, mais elles préfèrent qu’on leur donne du poisson.

De plus, c’est une erreur de confier à quelqu’un un business qu’il ne maîtrise pas. Plusieurs business à distance échouent parce que les personnes censées s’en occuper ne sont pas formées.

Un autre point à considérer, c’est que personne, à l’exception d’un professionnel, ne peut diriger à la perfection le business d’autrui. Si vous voulez lancer une activité en Afrique, assurez-vous d’y être de façon permanente.

Le choix des personnes à qui on confie un business compte.

En règle générale, business et famille ne vont pas ensemble.

Si vous envoyez par exemple, de l’argent à votre frère pour un projet d’agriculture, et celui-ci, au lieu de mettre sur pied le projet, dilapide l’argent, que ferez-vous ?

Allez-vous lui porter plainte au risque de vous mettre à dos toute la famille ?

Un adage populaire dit « ne faites jamais des affaires, avec une personne que vous ne pouvez pas emprisonner. »

2-Solutions pour limiter les abus et briser la dépendance toxique

Les arguments précédents permettent de comprendre pourquoi, l’argent transféré par la diaspora en Afrique depuis des années, n’a pas pu sortir définitivement les familles de la pauvreté et finit souvent dans du gaspillage.

Les solutions proposées ci-dessous sont en mesure de changer la dynamique dans les rapports diaspora-familles en Afrique.

Pour libérer la diaspora du poids des familles et rendre celles-ci indépendantes, il faudrait : transférer de l’argent pour des projets sûrs et rentables, collaborer avec des entreprises sérieuses pour les projets immobiliers, s’installer en Afrique pour démarrer son business.

2-1 Soutenir des projets sûrs et rentables

Si l’argent envoyé par la diaspora en Afrique crée plutôt un système de dépendance, c’est parce que cet argent n’est pas destiné à des projets concrets et bien évalués.

Prenons l’exemple d’un membre de la diaspora à qui deux cousins au pays demandent de l’aide : l’un possède déjà un téléphone et demande le dernier iPhone sur le marché. L’autre veut démarrer une activité qui nécessite 300.000 FCFA de capital. Il a juste 200 000 FCFA et a besoin de 100 000 FCFA pour démarrer son activité.

D’après vous, qui des deux, mérite recevoir votre aide ?

Vous avez d’un côté, un cousin qui veut vivre de vos efforts et attend que vous lui envoyiez de l’argent et des cadeaux pour frimer devant ses potes.

De l’autre côté, vous avez un cousin qui veut être autonome, motivé à travailler, mais en manque de fonds.

Toute personne avec un peu de logique, choisira de venir en aide au second cousin qui démontre une réelle volonté de prendre sa vie en main.

Voici un autre exemple. Vous avez deux sœurs au pays qui vous demandent de l’argent. L’une est au chômage et se plaint du fait que vous ne lui envoyez rien depuis. De plus, elle est enceinte et déjà mère de quatre enfants dont le père ne s’occupe pas. Elle veut de l’argent pour subvenir à ses besoins quotidiens.

L’autre, est mère célibataire de deux enfants et se bat comme ménagère. Afin d’augmenter ses revenus, elle vous demande un soutien pour payer sa formation en cuisine, qui lui permettra de devenir chef et proposer ses services pour des évènements.

D’après vous, qui des deux sœurs veut réellement devenir indépendante ?

Certains africains de la diaspora vivent dans la précarité parce qu’ils prennent en charge des adultes irresponsables, fourbes et paresseux.

Vivre en occident ne signifie pas être riche. Il faut travailler dur pour bien gagner sa vie.

Ça ne sert à rien de se soucier des personnes qui ne se soucient pas de leur propre vie. Des personnes qui n’ont aucune idée des sacrifices que vous faites au quotidien.

2-2 Confier les projets immobiliers à des professionnels

Si votre objectif est de construire une maison pour votre famille, alors, ce point ne vous concerne pas. Vous pouvez directement envoyer de l’argent à la famille pour le suivi du projet.

Mais si votre objectif est de construire votre propre maison de retraite ou de vacances, réfléchissez bien avant de confier ce projet à un membre de votre famille.

Nombreux dans la diaspora ont été victimes des abus de leurs proches. Les exemples sur les réseaux sociaux sont nombreux, et ce, depuis des années.

Personnellement, je connais tellement de personnes qui ont envoyé de l’argent pour qu’on leur achète des terrains, pour qu’on construise des maisons, sans jamais avoir satisfaction. Cet argent a été utilisé à d’autres fins.

Face aux multiples abus de la famille envers la diaspora, des entreprises ont été mises sur pied, certaines par d’anciens membres de la diaspora, pour répondre à ces besoins. Ce sont des entreprises de construction, d’étude de marché et même d’accompagnement au retour en Afrique.

2-3 S’installer en Afrique et lancer son business

Les cas d’échec de business à distance sont nombreux. Ça ne sert à rien de lancer une activité en Afrique si vous n’êtes pas en mesure d’aller au moins 2 fois par an sur le terrain pour le suivi du projet. Connaitre le terrain est la clé pour la réussite de tout business.

Si vous avez des partenaires en Afrique avec qui vous travaillez, qu’ils soient de la famille ou pas, le fait d’être à distance vous expose à beaucoup d’arnaques.

La distance donne la possibilité à vos partenaires en Afrique de manipuler l’information et les chiffres afin de vous soutirer de l’argent.

Le seul moyen de contourner cela, c’est d’aller régulièrement sur place, pour vérifier la cohérence entre ce qui est dit et la réalité.

Sur le long terme, l’idéal serait de préparer son retour. S’installer définitivement pour avoir un contrôle total sur le business et éviter de perdre votre argent et votre énergie.

En conclusion, la question des transferts d’argent en Afrique demeure très personnelle, et varie en fonction de la situation de chaque famille.

Si vous êtes un bon samaritain, qui, à la moindre requête provenant de l’Afrique, s’empresse de débourser de l’argent pour faire plaisir et recevoir les éloges des proches, vous risquez de passer votre retraite dans des conditions misérables.

Mais si votre réussite personnelle, votre bien-être et votre retraite vous préoccupent, priorisez-vous !

Tout le monde ne mérite pas d’être aidé. Certaines personnes fourbes veulent manger sur le dos des autres à vie. Plus vous en donnez, plus elles en redemandent.

D’autres par contre, face à certaines difficultés de la vie, ont juste besoin d’un coup de pouce pour se lancer. Ces dernières méritent d’être soutenues.


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